
Des militants pro-démocratie en exil demandent aux Nations Unies d’enquêter sur la situation à Hong Kong après la mise en place de la loi chinoise sur la sécurité nationale.
Nathan Law, Glacier Kwong et Victoria Hui se sont adressés au Conseil des droits de l’homme des Nations Unis par vidéoconférence le 1er juillet.
Lors de cet échange, Victoria Hui a exhorté Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, à se rendre à Hong Kong et pas seulement au Xinjiang, lors de sa visite prévue en Chine pour vérifier les allégations d’abus contre les Ouïghours, rapporte Asia News.
Elle a encouragé la Haut-Commissaire à parler aux prisonniers politiques et à interroger les juges de sécurité nationale du territoire à Hong Kong.
Les militants pro-démocratie dénoncent la mise en place d’un « État policier » à Hong Kong depuis la promulgation de la loi sur la sécurité nationale l’année dernière, c’est également ce qu’affirme l’organisation Amnesty International dans un communiqué publié le 30 juin dernier intitulé « Au nom de la sécurité nationale ».
« La loi sur la sécurité nationale (NSL) de Hong Kong a décimé les libertés de la ville et créé un paysage de plus en plus dépourvu de protections des droits humains » affirme le document publié un an après l’entrée en vigueur de la législation imposée par Pékin qui détaille comment la loi promulguée en 2020 « a donné aux autorités toute latitude pour criminaliser illégitimement la dissidence tout en privant de droits ceux qu’elle cible ».
« En un an, la loi sur la sécurité nationale a mis Hong Kong sur la voie rapide pour devenir un État policier et a créé une situation d’urgence en matière de droits humains pour les personnes qui y vivent. » affirme la directrice régionale pour l’Asie-Pacifique d’Amnesty International, Yamini Mishra.
« En fin de compte, cette législation radicale et répressive menace de faire de la ville une friche des droits humains ressemblant de plus en plus à la Chine continentale. »
Nathan Law, qui réside actuellement au Royaume-Uni a déclaré que « le concept de sécurité nationale est militarisé pour éroder les libertés » et dénonce l’impunité dont jouissent la police et le gouvernement.
« La police et le gouvernement jouissent désormais de l’impunité et toute action exigeant la démocratie peut être considérée comme une action qui mettait en danger la sécurité nationale. »
La Chine prétend que les résidents locaux ont plus de droits aujourd’hui que pendant l’administration coloniale britannique. Cependant, un exemple criant de la façon dont le gouvernement local sape l’état de droit est la fermeture du journal indépendant, Apple Daily, fondé par Jimmy Lai, magnat des médias pro-démocratie.
Apple Daily, un des journaux les plus populaires du pays, est sorti pour la dernière fois en kiosque le 24 juin dernier tandis que plusieurs journalistes ont été arrêtés, les actifs de la société qui le publie ont été gelés et Jimmy Lai est actuellement emprisonné rapporte le journal britannique The Guardian.
Camille Westphal Perrier
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